samedi 30 novembre 2013

Chute ennoblit?

Hier, on a pu lire que Talvivaara, la société finlandaise de l’industrie minière, elle au bord de la faillite, a été donnée la permission pour l’assainissement. Elle a ainsi perdu sa chance de se déclarer en cessation de paiement. Quel échec, au moins du point de vue de la mentalité d’aujourd’hui selon laquelle chaque entreprise devrait approuver l’effet magnifique d’une faillite, pour l’apprentissage.

Après la chute de Nokia, plusieurs décideurs de haut niveau en Finlande ont rapidement adopté cette mentalité et parlé en public de l’effet bénéfique, même bénéficiant, de l’échec. Comment pousser Finlande à l’ascension? De la chute à nouveu ”Nokia”! 

Ici c’est la question de jurer au nom d’une nouvelle culture, celle qui accepte l’échec, étant basée sur l’idée que l’échec ennoblit. Selon Elina Grundström, professeur de journalisme à l’Université de Tampere, cette mentalité est majoritairement de la matière d’importation américaine, dont l’origine est le même générateur de fautaises (puppugeneraattori) d’où viennent ”positive thinking”, ”emotional intelligence” et ”inner hero”. Sur l’effet ennoblissant de l’échec à la personnalité il y a très peu d’évidence scientifique.

Le but des décideurs industriels est, bien sûr, bon: encourager à prendre des risques, de s’installer à son compte. Mais, comme se demande Elina, n’y a-t-il, derrière une attitude à éviter des risques, qu’uniquement la difficulté psychologique de supporter des déceptions? Est-ce qu’il y a plutôt la volonté d’écouter la voix de la raison et l’assessement des conséquences de la chute potentielle?

Dans sa chronique à Hesari il y a deux semaines, Elina Grundström incite les décideurs et le média, tombées amoureux de l’évangile d’échec, à faire un peu d’auto-critique. Ne serait-y-il pas assez embarrassant si Finlande sera dirigé selon les préceptes de la littérature américaine qui n’est que distraction? 

jeudi 28 novembre 2013

Moufle


Un grand sapin s’était incliné vers la ligne électrique à cause d’une tempête. L’arbre ne toucherait pas encore le cable, mais risquait de le faire sous la prochaine tempête, ou spontanément, fatigué de lutter contre la gravitation. Je décidais de l’abattre. Mais comment? La procédure normale, le couper avec la tronçonneuse, était hors de question, parce qu’alors il tomberait sur le cable qui était justement ce que j’étais forcé d’éviter. Le moufle! - c’est l’outil dont j’avais besoin.

Le moufle est un outil qui fait possible de tracter ou soulever des fardeaux, trop lourds pour la force du poignet. Son effet est similaire de celui de levier, mais en moufle on utilise, au lieu d’un bras pour servir à la transmission du mouvement, une roue en gorge (appelée réa) sur laquelle circule un cable. Cette construction simple (appelée poulie) est la part constituante du moufle, un outil génial composé de deux ou plusieurs poulies, par lequel il est possible de démultiplier la force nécessaire pour faire déplacer un objet.

Mon voisin Arto me prêtait un moufle. C’est du type simple composé de deux poulies, l’un fixe, l’autre mobile. Je fixais une extrémité d’un cable d’acier autour du sapin à l’hauteur de 4 mètres environ et l’autre au crochet de la poulie mobile, et le crochet de la poulie fixe au pied d’un autre arbre situé dans la direction où je voulais faire tomber le sapin. J’étais prêt à redresser d'abord le sapin et puis me servir de la tronçonneuse en ajoutant simultanément peu à peu la tension du cable. 

Pourquoi est-il appellé moufle, cet outil? Ça semble obscure. Un autre sens du mot moufle est un gant épais (lapanen en finnois), le vêtement quotidien en hiver au moins aux pays nordiques. Mais ce qui est intéressant est que ”moufle” se trouve aussi dans les radicaux des mots camoufler et camouflet. Comment ça s’explique et y aurait-il un lien sémantique entre ces deux derniers?

Le verbe camoufler a une signification bien définie: rendre méconnaissable (déguiser) ou difficilement visible (dissimuler). Pourtant en cherchant son origine on ne trouve que le substantif camouflet signifiant usuellement un affront blessant. Le lien proposé entre les deux, purement technique, est que le verbe soit formé simplement du radical de camouflet, mais leur rapport sémantique est vraiment, disons, camouflé. Les étymologistes ont été sans peur. Leur hypothèse suivant est basé sur des mentions trouvés à quelques dictionnaires remontant au XVème siècle: ”Camouflet, espièglerie consistant à souffler, avec un cornet de papier allumé, la fumée au nez d’un dormeur”! Voici nous avons quelque chose qui consiste aussi bien en une acte que le dormeur peut ressentir comme un affront blessant, qu'en un agent dissimulant, la fumée (utilisée dans un camouflage). Crédible?

Quel est le role du ”moufle” dans camouflet et camoufler? La transcription ancienne de camouflet était chault (= chaud) mouflet. La proposion est qu'au fil du temps on a substitué le préfix péjoratif ca- à l’adjectif pour donner camouflet. Mouflet signifierait un souffle et se déduirait du verbe wallon moufler (= enfler ses joues) qui de sa part est dérivé de moufle (= gros visage aux traits épais, autrement dit, aux joues gonflées comme pour souffler). Maintenant on est en train de s’approcher du sens affront de camouflet. Moufler (au liegéois), comme donner sur la moufle (extension du sens de ”visage épais”), ont la signification gifler, d’où nous arrivons á camouflet au sens gifle, étant un affront.

Comme il est passionnant l’étymologie.


Deux moufles
 
Moufle à deux poulies

vendredi 8 novembre 2013

Un petit réseau artistique


Mercredi nous sommes allés à Järvenpää pour assister à une soirée de lied. Järvenpää, qui avec Tuusula, est connu comme le lieu de la colonie d’artistes aux rives du lac de Tuusula depuis une centaine d’années, attire encore des concerts et expositions. La soirée exceptionnelle était offerte par Soile Isokoski. 

Cette fois Soile, ma soprano favorite, n’était pas accompagnée par Marita Viitasalo-Pohjola, son pianiste et amie de longue date. Aussi bien Soile que Marita travaillent sous Allegro Artist Management, dirigé par mon cousin Pekka Pohjola, le mari de Marita. Cette agence abrite plusieurs d’autres top-artistes, dont la soprano Camilla Nylund. Dans deux semaines on va entendre Camilla interpreter le rôle de Marietta dans l’opéra ”Die tote Stadt” d’Erich Korngold. 

”Die tote Stadt” dont la première était en 1920, est basé sur le livre ”Bruges-la-Morte” de symboliste belge Georges Rodenbach, publié en 1892. Alma Mahler a composé, en 1910, le lied ”Die stille Stadt” au poème sous le même titre de Richard Dehmel, poète allemand, né en 1863. Pourquoi est-ce que je mentionne ces deux oeuvres musicaux qui n’ont rien en commun? C’est pour le lien entre les deux compositeurs. D’abord, Gustav Mahler était le mentor de Korngold et son influence se voit dans l’opéra. Mais le lien direct est le fait que Korngold a dédié son concerto pour violon à Alma Mahler.

Le poème de Dehmel a été bien populaire entre les compositeurs. À part Alma Mahler, une dizaine d’autres l’ont composé, dont Sibelius. Jorma Panula a arrangé ”Die stille Stadt” d’Alma Mahler pour l’orchestre. Une fois quand Jorma et Marja, alors sa femme nouvelle, se nous sont rendus visite, Jorma nous a donné un disque. C’est une compilation de tous les lieder d’Alma Mahler, arrangés pour l’orchestre par lui, présentés par Lilli Paasikivi accompagné par l’orchestre philharmonique de Tampere, dirigé par Jorma. C’était à l’époque où nous vivions en voisins dans les forêts de Veikkola.

mercredi 6 novembre 2013

Bébé: Bon dès sa naissance


Les connaissances de moi et ma femme depuis plus de quarante ans, un couple de notre age, avait fait la décision de se séparer de l’Église vers la date de la naissance de leur premier enfant. La dernière goutte était le baptême à venir, la cérémonie pour libérer le nouveau-né du péché originel. La notion du péché originel, comme aussi celles de l’enfer, la genèse et plusieurs d’autres basées sur les écritures religieuses anciennes, continuent à survivre dans la société moderne sous le poids de l’évidence scientifique accumulant avec accélération. Dans les discussions publiques, au moins en Finlande, on évite aujourd’hui de faire référence à certains de ces notions, déjà fragiles et obsolètes, pour ne pas se ridiculiser. Au mème temps au sein de quelques sectes, des enfants sont intimidés par les horreurs de l’enfer dans le ”but educatif” (pour ne rien dire de l’abuse même plus grave).

Aujourd’hui nous savons avec certitude, grace aux résultats de la recherche expérimentale des psychologues que les enfants sont beaucoup plus compétent que les parents ont jamais cru. On a pu démontré que les enfants dès trois ans ont un jugement moral très développé. Ils ont l’intuition que frapper quelqu’un est mal, que ça soit interdit ou non. Selon Pascal Boyer "cela veut dire qu'ils possèdent les premiers rudiment du concept de comportement éthique". Ils ont aussi l’intuition qu’amener un jouet à table est mal mais seulement si ça a été expressément interdit. Ainsi, les enfants sont même capable de distinguer la violation de principes moraux et de règles de conduite. Ces résultats ont été obtenus aux situations diverses dans différentes cultures. 

L’autre jour j’ai vu une émission ”Babies: Born to Be Good” faisant un rapport des résultats frappants des recherches récentes sur l’intuition morale des enfants moins d’un an!. Pendant une heure on avait la joi de suivre comme les bébés attendrissants choisissaient les ”bons” ours en peluche sur des ensembles de deux ou trois. Le sentiment d’empathie de l’enfant était reconnue par la durée prolongée de sa vue dirigée vers son choix. Les enfants dans tous les groupes d’ages, 10, 6, et 3 mois, choisissaient systématiquement la peluche qui était gentille aux autres. Dans une autre série d’expériments on démontrait que les enfants très jeunes possèdent le désir spontané d’aider les autres, les adultes compris. Le résultat curieux était que l’enfant gratifié de cette conduite n’etait plus, la seconde fois, aussi active à aider. Voici quelque chose à reflechir pour les éducateurs.

La conception traditionnelle est que l’enfant apprend la conduite moralement correcte sous la peur de condamnation de l’autorité (comme le Dieu ou ses parents). Cette idée a été exploitée par les éducateurs au niveau institutionnel (l’Eglise) aussi bien qu’au niveau individuel (dans les familles). Les sanctions et les moyens de correction ont varié au fil du temps et encore aujourd’hui frapper un enfant par son parent est largement toléré. Autrement dit, dans plusieur cultures il est acceptable pour père ou mère de frapper son enfant, ce petit être humain qui par son système d’inférence précoce, le sens moral, sait que frapper quelqu’un est mal, sans que personne ne le lui ait appri.

On a récemment lu qu’un père français était condamné pour avoir donné une fessée à son fils de 9 ans. On doit noter bien la justification du père: il me devait du respect (le fils ne lui disait pas bonjour depuis trois jours). D’où vient ce droit de père à exiger du respect de la part de son fils? Ne serait-t-il plutôt que c’est les enfants que doivent être respectés? Les parents qui respectent leur enfants vont automatiquement être respectés d’eux, ces êtres intrinséquement moraux depuis la naissance. À Dieu pour toujours le péché originel.