vendredi 6 décembre 2013

La maîtrise de l’écriture

La capacité des adultes de lire et écrire sur sa langue maternelle, a toujours été considérée comme la mesure fondamentale du niveau de civilisation à l’échelle individuelle et à celle de société. Pourtant dans la plupart des évaluations c’est seulement la capacité de lecture qui est mesurée. Par exemple à l’enquête international sur la mesure des compétences des adultes (PIAAC) on n’évalue que le niveau de compétence en utilisation et compréhension des textes (et des idées mathématiques).

Oui, on mesure ce qu’on sait mesurer. Plus précisement, on mesure normalement de tels variables qui sont facilement mesurable et quantifiable en nombres, strictes ou flous. Je ne croix pas que la capacité d’écrire soit considérée comme peu importante, ou soit même oubliée, dans ces enquêtes. La raison de son négligence peut se cacher dans la différence cognitionnelle entre les processus de la production et de la lecture du texte. Écrire est beaucoup plus difficile aussi bien d’excercer que d’évaluer.

Les résultats des enquêtes PIAAC, 2012 sont alarmants. De la population (de 16 à 65 ans) des pays participés le pourcentage de ceux dont le niveau de compétence est faible est étonnement haut. Dans les pays méditerranéens, considérés comme creches de civilisation, jusqu’à 30%, et aux pays nordiques plus de 10%, de la population adulte ont la capacité de lire au niveau de 0 à 1 (faible ou moins) à l’échelle de 0 à 5. Si on est d’accord que la production du texte soit beaucoup plus difficile, les résultats correspondants de la capacité d’écrire, si on l’avait mesuré, auraient été beaucoup plus alarmants: décourageants. On doit espérer que cela ne soit pas la raison de son négligence.

Est-ce justifié de dire qu’écrire est beaucoup plus difficile que lire? Oui. Mais serait-il justifié de ne pas améliorer la capacite d’écrire sous ce prétexte? Non. Les prétextes, quoi qu’ils soient, pour ne pas y miser doivent être pesés par rapport aux avantages à gagner, qui ont devenu de plus en plus importants dans la société moderne. D’autre part, il est toujours possible pour un individu de préférer éviter de s’exprimer à l’écrit aussi longtemps qu’il n’est pas obligé. On appelle cette attitude procrastination (vetkuttelu)

Donné, d’une part, le fait que la capacité des adultes d’écrire est toujours la mesure fondamentale du niveau de civilisation, et de l’autre part, l’évidence que pour tant de gens l’écriture semble d’être un effort à contourner, quelque chose, évidemment, doit être fait qui motiverait à accepter cet effort. Il y a deux voies: mieux gérer la charge cognitive dans l’élaboration du texte pour réduire l’effort exigé, et démontrer clairement les avantages à gagner avec la maîtrise de l’écriture.

Le sous-titre de ce blog déclare: la production du texte est la base de l’acquisition de la langue. Ce n’est pas une citation mais la conclusion de ce que j’ai pu vérifier personellement dans mes études de langues étrangères. J'ai voulu commencer, très tôt au cours de projet, à produire des textes libres sur des sujets dont je suis bien motivé de dire quelque chose. Cette motivation a été cruciale pour m’aider à supporter l’éffort énorme qu’exige ce travail au début. Mais les effets positifs ont devenu perceptibles assez rapidement. Aussi mon expression orale s'est développé au même temps: j'ai été capable de formuler des phrases à la facilité quelconque en utilisant la connaissance des structures de la langue que j’ai été obligé de m’instruire en construisant des textes, le fait qui fait accumuler la motivation. Auhourd’hui je suis convaincu que la production du texte développe aussi l’expression orale. D’autre part, si une personne parle bien, ça ne prouve rien de sa capacité d’écrire.


Quelque littérature

”À quoi bon, disent-ils, développer les compétences en expression écrite, nous ne serons pas écrivains”

La notion de MDT est attachée au concept de ressources cognitives. MDT occupe une place centrale dans le processus de rédaction. De nombreux travaux ont essayé de modéliser son fonctionnement. On a très tôt déjà mis en évidence le problème de la surcharge de la mémoire de travail.
"Les recherches ont montré que les rédacteurs présentant un grand empan mnémonique produisent des textes de qualité supérieure: plus la capacité de la MDT est grande, plus le scripteur peut gérer de façon efficace son processus d'écriture. Il semble que la capacité de la MDT varie selon les individus. Le rôle de la MDT est donc important. Cependant, peu d'auteurs proposent des mesures concrètes pour travailler à l'élargissement des capacités de la MDT, laissant le praticien quelque peu démuni."

”À l’écrit, l’absence d’interlocuteur et de contrainte temporelle autorise une sélection plus lente et plus réfléchie des mots ainsi qu’une recherche de précision et d’explication. Ainsi, grâce au lexique mis en oeuvre, les productions écrites montrent plus de divérsité tandis que les productions orales plus de redondance... En outre, la pratique de la langue parlée permet, plus que celle de l’écrit le recours aux expressions de la langue courante et familière. Le maniement de ce type d’expressions n’est pas exclu de la langue écrite, mais il y est plus délicat et implique, de la part du scripteur, une claire conscience des effets qu’il espère ainsi produire.” 
”En ce qui concerne la compétence d’écrire, les propositions pédagogiques vont à peu près dans le même sens que pour l’acquisition de l’oral... Ecrire un texte ne consiste pas à produire une suite de phrases bien construites, mais réaliser une série de résolutions de problèmes qu’il est parfois difficile de distinguer est de structurer. La démarche didactique devrait recourir à des récits fonctionnels, authentiques, et se référant à des aspects pratiques de la vie quotidienne.”
”Sur le plan de l’apprentissage, il est donc impératif d’équiper l’apprenant des outils indispensables, des compétences scriptural afin de réaliser cet objectif. Les activités de compréhension (lecture) et de production (écriture) de différents types de textes pourraient vite sensibiliser l’apprenant à certaines caractéristiques de la situation de l’écriture et du texte écrit lui-même. Même si la compréhension pouvait être considéré comme une condition préalable à la production écrite, il est possible d’envisager une interrelation entre les deux: l’une peut servir de tremplin à l’autre, c’est à dire constituer un point de départ des connaissances requises pour la production d’un discours écrit. La lecture, la réflection approfondie sur le texte écrit induisent chez l’apprenant l’acquisition des régularités caractéristiques du code écrit.”

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