jeudi 20 juin 2013

De la quasi-poésie


Voici une définition de l’oeuvre d’art. Une oeuvre est une oeuvre d’art s’il est le membre d’un ensemble flou des objects qui peuvent donner une impression artistique, ou des artefactes que définient telle leur créateurs mêmes.

La couche du soleil est un object naturel qui peut donner une impression artistique. La personne qui écrit des poèmes et en publie en tant que poète définit ainsi ses poèmes des oeuvres d’art. Ces poèmes peuvent, ou non, donner une impression artistique. C’est la personne eprouvant l’effet qui spécifie subjectivement le degré d’appartenance d’une oeuvre dans cet ensemble flou.

Par cette définition il est bien possible, qu’un poème ne soit pas reconnu comme pièce d’art. Également un poème qui n’est que de la foutaise, jamais défini par son créateur une piece d’art, peut sembler telle dans l’esprit de quelques lecteurs.

Je me suis amusé, il y a plus de dix ans, écrivant des quasi-poèmes publiés sur le tableau d’affichage de la cafétéria de notre laboratoire. Ma technique était de choisir des fragments de texte d’un article de Hesari et en coller un ensemble qui ressemblerait un poème autant que possible. Parfois j’ai réussi de créer quelque chose dont on ne voyait pas la différence. Une fois j’ai montré une telle ”chef-d’oeuvre” à un amateur de poèsie et elle l’a bien apprécié sans savoir mon tromperie. Mon sentiment était, et est toujours, un mélange de satisfaction et honte.

J’ai aussi essayé d’imiter le style de quelques poètes célèbres francais. Voici quelques créations de l’année 2009. Le premier est inspirée par ”Chanson d’automne” de Stéphane Mallarmé:

Ramasseurs de chanterelles         Chanson d’automne
Ils les adorent, Les sanglots longs
Des trompettes d’or Des violons
De la mousse, De l’automne
En emmènent                               Blessent mon coeur
Tout en veine D’une longeur
D’idées douces. Monotone.

Les traductions en finnois:

Kantarellin kerääjä Syyslaulu (Yrjö Kaijärvi)
Kulkijan korven Niin nyyhkien
ja kultaisen torven syysviulujen
sammaleen soi ääni,
ystävyys                                     se haavoittaa,
kystä. Syys vain pitkittää
sydämeen. ikävääni.

Les calligrammes ont dû être une sorte de miracle à l’époque de Guillaume Apollinaire. Aujourd’hui les lignes de l’écriture peuvent se tordre facilement à l’aide de traitement de texte électronique. Le pseudo-poème suivant imite son style:

                                          Pauvre Guillaume

       

dimanche 16 juin 2013

Tomber amoureux des moustiques?


La maison est érigée sur la colline rocheuse et est entourée de grands pins. En été il y a toujours un peu de vent dans la cour et au moins un petit souffle sur la patio. On peut se baigner et se prélasser au soleil - nu et sans aucun ennui des moustiques. Pourtant, si on déscend au crépuscule dans le petit jardin cinq mètres plus bas, entouré par vignes, quelques attaques de moustiques sont inévitables.

Pour beaucoup de Finlandais les moustiques constituent le plus grand ennui de l’été. C’est juste, même s’il y a des sprays répulsifs à vendre qui sont efficaces, comme Off. La durée de leur protection n’est pas très longue pourtant, et l’utilisation répétée pendant une longue période peut devenir plus ennuyante que la présence des moustiques. Aussi les composés peuvent être toxiques, surtout à long terme. Que faire? J’ai plusieurs propositions. Voici d’abord quelques-unes que j’ai testé en Laponie pendant les plus infernales périodes. 

Dans ma jeunesse quand je faisais mon doctorat au département de chimie (TKK), un de mes copains, qui se spécialisait en chimie organique, synthétisait une grande quantité de phtalate de diméthyle pour nos randonnées en Laponie. Ce composé est un liquid huileux, incoloré et presque sans odeur. Le liquide est déjà prêt sans aucun solvant à être répandu sur la peau. Comme ça il fait un répulsif dont le teneur en principe actif est 100%. Et vraiment, il fonctionne absolument bien contre les moustiques. Mais étant un solvant lui-même les lignes de pêche et d’autres outils en plastique étaient en danger. Je me souviens bien d’avoir perdu une poisson quand la ligne que j’avais évidemment touché du doigt se cassait au moment crucial. Il est vrai que peu de gens ont accès à un tel répulsif.

Maintenant que nous avons la maison de vacance en Laponie et la chance d’en bénéficier toute l’année nous n´y fréquentons pas pendant la pire saison des moustiques. Mais la Laponie ne perd pas sa charme en été. Une fois quand la quantité de moustiques était énorme nous étions là, moi et ma femme, et faisions la décision de tester quelques moyens, ne pas basés au répulsifs chimiques, de nous débrouiller. 

Un jour nous sommes allées au massif de Pallas dont les montagnes sont pour la plupart au-dessus de la limite des arbres. Au sommets il fait toujours du vent et on croirait que là, à ciel ouvert, les moustiques n’ont pas des chances d’agresser des mammifères. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. En grimpant au vent contraire, ma femme avant et moi après, sans aucun moustique volant autour, je notais que le dos de son blouson était partiellement couvert des moustiques y agglutinés. Possiblement c’était la question d’une éspèce spécifique adaptée au conditions locales. Vraiment, il y a plusieurs espèces de moustique en Finlande. Celle-ci savait qu’il vaut ne pas perdre la patience, la proie est en train de chercher de l’abri contre le vent. La leçon: évite des vallées de ruisseau à riche végétation, reste au sommets. 

Un autre jour nous avions la course d’orientation à deux. Ce sport est notre passion mais cette fois nous avons voulu vérifier s’il est possible de courir à travers des broussailles plus vite que volent ces moustiques lapons asoiffés de sang. Ce moyen marchait assez bien. Mais tout le monde qui ont fait de la course d’orientation savent que de temps en temps on est perdu et obligé de s’arrêter pour examiner la carte. C’est alors le moment des moustiques. Pourtant, pourquoi pas tourner cet ennui en positif. Le but de la course d’orientation est de se concentrer tant qu’on ne se perde pas. Les moustiques agissent seulement comme une sanction de la mauvaise concentration, le fait qui puisse nous pousser vers une meilleure performance!

Nous avons testé encore deux autres moyens: rester à l’interieur ou quitter le pays pour s’enfuir à la Norvège. Malgré qu’ils aussi marchaient bien, je ne les proposerais que pour pis aller. Nous, les hommes, avons, ou avons-nous?, le droit de jouir de la nature dans sa totalité sans acceptant l’attaque obstiné d’une espèce dont le seul but est d’assurer sa (quelquefois écrasante) population?

Bienqu’il est assez normal de tuer des insectes individuels dedans la maison ou la voiture d’une technique ou l’autre, comme en en écrasant à la main, les questions écologiques et étiques émergent si l’homme tente à se débarrasser des moustiques en plus grandes quantités par extermination. La courte (et amusante) histoire du championnat du monde de tuérie des moustiques, organisé en Laponie finlandaise, represente un cas curieux: l’activité terminait après six années en 1999 par l’opposition des militants divers. Les protestataires n’étaient pas inquiets de l’animal mais du fait que l’acte de tuer était tourné en plaisanterie et en la chose à couronner.

Il y a plusieurs pièges à moustique légals en vente pour éliminer la population autour de la maison, aux jardins, aux terrains de golf, etc. Ces appareils fonctionnent assez bien. J’en ai acheté un il y a cinq ans et il fait toujours du bon travail au coin de la patio. L’idée de fonction est assez simple. L’appareil émet des vapeurs qui sont attirantes, à l’opposé de répulsives, aux moustiques. La dépression interne tire les insectes dans un récipient où ils mourissent. (Où restent les militants de la protection des animaux!) Mon système est un modèle de luxe ayant un service automatique de vidange du récipient: les petits fourmis noirs s’occupent de l’enlèvement des cadavres. 

Ma proposition finale se base sur la stratègie opportuniste ”If you can’t beat them, join them” qui se traduit: Si votre adversaire est plus fort que vous, joignez-vous à lui. Cette proposition implique, au contexte des moustiques, un changement total de l’attitude, de la haine à l’amour. Comme tous les ornithologues amateurs aiment les oiseaux sans discrimination, aussi les diptérologistes amateurs aiment les mouches et les moustiques. Je peux imaginer ma joi quand un individu de l’espèce de Culiseta alaskaensis (isokirsihyttynen, une des 40 espèces en Finlande) atterrit sur mon arme, et que j’aurais la chance de faire un rapport à mes collègues d’être saigné par cette rareté.



Culiseta annulata (Rengaskirsihyttynen)


jeudi 13 juin 2013

Adieux aux Dieux


Sur ma table de nuit il y’en reste quelques livres, que je lis et relis de temps en temps depuis leur parution. En effet, c’est seulement maintenant que je me rends compte qu’ils représentent de la production de trois professeurs d’université, chaqu’un au top niveau de son domaine. Je n’ai pas tellement rendu compte non plus au fait que leur domaines d’expertise sont entièrement differents quoiqu’ils s’approchent du mème problème: la religion. Évidemment c’est justement la variété de perspectives qui donne de la fascination particulière pour cette ensemble d’oeuvres de haute qualité.

Le livre que je veux mentionner le premier est celui de Pascal Boyer, intitulé dans mon édition francaise ”Et l’homme créa les dieux, Comment expliquer la religion”, publié en 2001 au même temps que l’édition initiale en anglais. La perspective de Pascal Boyer est la combination fructueuse de l’antropologie et la science cognitive. Son explication est convaincante dans sa logique et concision. Il est capable de présenter en résumé final ”une histoire complète de toutes les religions” en quatre pages, simplement parce qu’enfin la religion n’est qu’un effet secondaire de notre cerveau, un parasite cognitif. Pour regretter que le résultat semble frustrant, l’auteur assure que la religion retiendra sa grandeur: ”elle sera essentielle pour la vie de beaucoup de gens, impliquera des expériences émotionnelles intenses, poussera les individus à tuer ou à se sacrifier”.

Le second livre est par Stuart Kauffman, ”Re-inventing the sacred: A new view of science, reason and religion”, publié en 2008. Il s’approche du sujet de la perspective combinée d’un biologiste est d’un rechercheur de la science de la complexité. L’auteur s’intérésse de l’origine de la vie et attaque fortement contre le réductionnisme. Admettant que rien ne peut se passer, qui violerait les lois physiques, il maintient que de telles lois, pourtant, ne peuvent pas prédire tout ce qui va se passer. Les phénomènes inattendus se multiplient à chaque nouvelle échelle de complexité, le monde est émergent dans sa compléxité et grace à sa créativité. Alors, nous n’avons plus besoin de l’agent surnaturel externe en tant que créateur inventé par l’homme. C’est le monde même qui est le créateur - le créateur de soi-même. 

Selon Kauffman, le Createur doit alors être remplacé par la Créativité. Mais que faire avec le Dieu qui reste maintenant sans travail? Malgré le fait que pour lui et tant d’autres gens le mot Dieu est corrupté, Kauffman fait une proposition bienveillante mais risquée pour sa redéfinition: ”L’infinité des possibles, ouverte par l’émergence et les surprises de l’évolution darwinienne, suffit à nous remplir d’émerveillement. Cette créativité infinie mérite ainsi largement le nom de Dieu”.

Troisièmement, j’ai entassé au fil d'années presque toute la production de Kari Enqvist sur ma table de nuit (oui, elle est pleine). Depuis dizaine d’années il a écrit plusieurs livres en finnois sur la religion de point de vue de physicien et cosmologiste, dont le plus récent en 2012, "Un incroyable voyage au pays des croyants". C’est de la littérature plus légère que ci-dessus, mais pas moins intellectuelle. Enqvist est réductionniste, ce qui rend son point de départ contradictoire avec celui de Kauffman. Selon Enqvist, ce qu’on souvent appelle émergence est en effet la perte d’information des modèles macroscopiques (effectives). Mais comme démontrent ses oeuvres, la religion apparait inutile aussi de la perspective réductionniste. Les seules objects fondamentaux du monde sont les particules élémentaires et leur mouvement. 

Enqvist se fait appeller areligieux comme semble faire Boyer. 'Être areligieux' implique, contrairement à 'être athée', qu’on n’a pas de mission pour essayer de prouver aux croyants que le Dieu n’existe pas. Kauffman tient à s’affirmer athée.

mardi 4 juin 2013

La canicule septentrionale


Nous avons la canicule en Finlande. Depuis presque deux semaines la temperature est 30 degrés, au moins dans quelques régions du pays, et aussi les nuits sont chaudes. Étonnement, l’onde de chaleur se stationnait d’abord à la Finlande septentrionale. Utsjoki, la commune plus nordique, était pendant quelques jours la plus chaude place de l’Europe. Maintenant que les nuages ont disparu du ciel méridional ce sont les gens au sud du pays qui peuvent jouir ou souffrir de canicule. 

Assez souvent quand on demande à un Français d’où vient le mot "canicule", il n’a aucune idée. Typiquement les Français qui enseignent français aux instituts populaires en Finlande sont gênés si un étudiant se renseigne sur l’étymologie. Au moins partiellement l’ignorance et la manque d’interêt de celui qui a le francais en sa langue maternelle s’expliquent par la différence en processus d’apprentissage de la langue. 

Aujourd’hui l’origine étymologique de "canicule" se trouve facilement en Wikipédia mais à l’époque que je l’ai trouvé, la trouvaille était passionnante et assurait que je m’en souviendrai pour l’éternité. Les traces du mot remontent dans le temps à l’Égypte antique où la période chaude de l’été était liée à l’observation que c’était aussi la période où l’étoile Sirius se leve et se couche au même temps que le Soleil. Le nom de Sirius au latin est Canicula signifiant petite chienne.

D’ou vient "septentrional" alors? Ne demande pas à un Français sur la rue de Gennevilliers. Cherche dans l’astronomie - ou Wikipédia. C’est la petite ourse qui est coupable cette fois. Le nom latin de cette constellation est Septem triones (les sept boeufs) d’où vient le mot. Pourquoi Petite Ourse? Parce que l'étoile la plus brillante de cette constellation, Alpha Ursae Minoris, est ce que nous appellons Étoile polaire.

Pour les études efficaces de la langue étrangère la capacité fondamentale est de voir et de traiter la langue comme un réseau hièrarchique, en effet un organisme, où les mots se sont liés aux multiples façons. Avec cette vision l’étudiant est capable de développer des règles de raisonnement et ainsi la capacité remplaçant la mémorisation méchanique des mots plus ou moins isolés. Un genre de liens est formé des explications étymologiques.


dimanche 2 juin 2013

Comment désarçonner un ministre


Le verbe désarçonner signifie jeter hors de la selle mais figurément il décrit la situation où une personne, tout à coup, se trouve embarrassée ne sachant que faire ou quoi dire. Pour les Finlandais une telle personne est tombé de l’arbre et ressemble ”äimän käki”. Cette expression finnoise est curieuse. Les deux mots sont anciens et pratiquement personne ne sait ce qu’ils signifient. Pourtant l’expression est en use, peut-être parce que phonétiquement elle a un bon goût. Les oeuvres étymologiques ne connaissent pas d’autres significations pour ”käki” que celle de coucou. On a proposé pourtant que la signification primitive soit trou comme le trou d’un nide d’oiseau au tronc. Quant à ”äimä”, il signifie une grosse éguille utilisée pour coudre du cuir. Alors, une personne comme ”äimän käki” reste debout, en silence, la bouche ouverte.

Le plus important quotidien de la Finlande, Helsingin Sanomat (Hesari), a fait la décision de remplacer son éditorial traditionnel par plusieurs éditorials plus brefs - et anonymes! Dans le numéro d’avant-hier un des auteurs a voulu donner des conceils. Il constate d’abord qu’un facile moyen de désarçonner un ministre finlandais est de poser la question à son invité russe sur l’adhésion de la Finlande à l’OTAN.

Le ministre de défense de la Russie, Sergei Shoigu, a rendu visite, il y quelques jours, à son collègue finlandais, Carl Haglund. Bon, la question sur l’adhésion de Finlande à l’OTAN était posé à Shoigu devant les journalistes.  C’est vrai que cette question est utile, malgré le message principal est connu d'avance: la Finlande, comme la Suède, ferait mieux en restant en dehors de l’OTAN, pourtant les nuances de la réponse peuvent révéler des tendances actuelles dans le voisin de l’est.

Ce rédacteur anonyme a trouvé embarrassant de témoigner l'état  désarçonné du ministre de défense de Finlande après la réponse catégorique, tonitrué par Shoigu. L'auteur a décider ainsi de conseiller aux ministres finlandais de préparer mieux leur devoir en ce qui concerne la position de la Finlande pour l’OTAN. Il spécifie, en quelques détails, ce que devraient prononcer les ministres dans une telle situation: le point essentiel des choix de la Finlande (l'existence de l’option de l’OTAN et le fait que c’est la Finlande qui fera la décision) glacé par quelques phrases décoratives.

L’attitude du rédacteur semble naïve. La position officielle de la Finlande a été répétée mille fois. Tous les ministres doivent la connaitre par coeur. Il est possible que le rédacteur a fait, ou a voulu faire, fausse interprétation du conduit de Haglund. Lendemain Haglund a donné, en colère, et possiblement vraiment en äimän käki, sa réponse à l’auteur.