dimanche 29 mars 2015

Tetras, pic, engoulevent, ...

L’observation des oiseaux est employé comme un des moyens centrales pour surveiller le niveau de biodiversité de la région à protéger. Cette année c’est le plateau lacustre de Nuuksio (au sein duquel se trouve le Parc National de Nuuksio), ayant le statut IBA (Important Bird and Biodiversity Area), où va s’effectuer un recensement d’oiseaux. La finalité principale de ce recensement particulier est l’évaluation du nombre des couples nicheurs des espèces-clés. 

IBA est un programme international pour identifier, protéger et administrer les régions qui sont importantes pour la viabilité à long terme des populations des oiseaux sauvages. Les critères pour un site de devenir une région IBA sont variés et forment une hierarchie à partir des globaux jusqu’aux locaux. 

Pour le recensement à Nuuksio à venir, le critère B2, qui est utilisé pour choisir les régions où se trouvent les populations remarquables des espèces nichants dont le statut de protection au niveau européen est défavorable, est central. Le choix des sites IBA dans chacun des pays européens s’effectue selon une procédure assez élémentaire. Le but est de créer et maintenir un réseau européen de 100 régions IBA pour chaque espèce à protéger. Par exemple, si en Finlande la population d’une espèce à protéger en Europe est x % de sa population totale en Europe, Finlande a droit à autant que x régions IBA sur cette base. Chaque région nationale ainsi créee doit pourtant avoir une population qui est au moins 1% de la population totale de cette espèce du pays. Si non, le nombre des régions nationales est moins de x. 

Les espèces, dont le statut de protection en Europe est défavorable mais dont la population des nicheurs est suffisante en Finlande et satisfait le critère B2, sont normalement distribuées à plusieurs régions IBA du pays. Il y a pourtant deux espèces avec le statut européen de protection défavorable dont les populations locales en Finlande sont remarquables seulement à Nuuksio. Ce sont le pic cendré (Picus canus, harmaapäätikka) et l’engoulevent (Caprimulgus europaeus, kehrääjä). Ces deux peuvent ainsi être appelés les espèces-clés de Nuuksio. Sont-ils toujours, les nombres présents des couples nichants de ces espèces, suffisants pour satisfaire les critères d’IBA? C’est une des questions à répondre. Les nombres totals exigées par le critère B2 sont 15 couples pour pic cendré et 30 pour l’engoulevent. 

Il y a quelques autres espèces dont la population semble avoir décliné à Nuuksio et nécessite une évaluation soigneuse, dont le tetras lyre (Tetrao tetrix, teeri) et le bec-croisé perroquet (Loxia pytyopsittacus, isokäpylintu). 

Le recensement commence tout de suite, au début d’avril, et termine en juin. Il faut que je m'apprête.


vendredi 27 mars 2015

Jasse?

La jasse signifie un abri en occitan. Comme abri, jasse peut signifier un lieu couvert protégeant des hommes ou des animaux contre les intempéries ou quelque danger et aussi un dispositif, couvert ou non, servant à protéger contre l'action des vents, du froid, etc.D

Dans les cartes topographiques des régions montagneux du sud de France, où les brébis de transhumance passent ou passaient les mois d’été, on trouve le mot jasse. Jasse peut signifier alors une sorte de parc auquel les bergers menaient les moutons le soir. Souvent, dans cet endroit il se trouve aussi une cabane ou sa ruine, marqué sur la carte, qui aussi s’appelle jasse.

Le mot jasse se trouve aujourd’hui même dans les noms de quelque producteurs de vin. Si un vignoble est fondé sur le territoire qui était anciennement l’endroit de rassemblement des moutons il n’est pas tellement cherché de le baptiser employant le nom de cette jasse. En Montpeyroux, c’est une ancienne bergerie dont le propriétaire s’appelait Castel qui a donné le nom au Domaine La Jasse Castel. (Il y a deux ans on pourrait acheter le vin rouge ”La Jasse Castel La Pimpanela 2011” en Alko mais par la suite le produit était retiré). Pas loin de là, dans un domaine 15 km de Montpellier, un énorme platane de 110 ans, qui doit avoir protégé durant nombreuses années les moutons, a inspiré la création du logo du Domaine de La Jasse. 

L’année dernière, à la fin de septembre, nous nous sommes promenés dans le Pays d’Olmes en Ariège, ma femme et moi. Sur la route ”Les grenouilles” on monte à la Jasse de la Taula. C’est un pré sans arbres. Il y avait quelques espaces clos, possiblement pour les moutons, et la cabane au sommet dans 1800m. Dans les pentes inferieures il y avait des vaches.

Et il faisait chaud. 

lundi 9 mars 2015

Encouragement pervers

Chaqu’un qui a vécu dans la communauté scientifique sait que ce sont seulement des critères quantitatifs qui forment la base des décisions de support financier. C’est vrai en général mais surtout quant il s’agit de sources financières de l'extérieure de la communauté. L’explication simple est que les critères quantitatifs sont faciles à utiliser, une fois fixés c’est normalement la capacité de l’addition qui suffit; l’évaluation peut ainsi être laissé pour les employeurs de bureau. Combien de docteurs par an a "produit" une université (comme si elle était une usine de saucisson); combien de publications dans les journaux scientifiques référés a "produit" un rechercheur; le quantième se trouve le rechercheur dans la liste des auteurs d’un article, etc. Les critères qualitatives, d’autre part, sont difficiles et nécessitent de l’expertise.

On peut appeller pervers un support financier dont le résultat n’est pas enfin ce qui était l’intention comme a fait un chroniqueur des affairs scientifiques de Hesari aujourd’hui. Elle, Susanne Björkholm, a voulu commencer son article par deux exemples plus généraux sur l’encouragement pervers. Les exemples sont lointains, dans l'espace et temps, mais valides. 

Les paléontologues européens qui chassaient des fossiles en Chine au 19ème siècle payaient aux agriculteurs chinois un somme pour chaque pièce de fossile qu'ils emportaient. Les paysans n’étaient pas stupides. Ils brisaient les fossiles en petits morceaux avant les vendre, un par un, aux rechercheurs. En 1906 on avait décidé en Vietnam de résoudre finalement le problème des rats. Les autorités commençaient à acheter des peaux de rat aux citoyens pour les inciter à tuer des rats. Naturellement cela faisait naître un business de l’élévation des rats en Hanoï.

Ces exemples ne sont pas artificiels. Dans les universités les rechercheurs ne sont pas moins ingénieux que les paysans chinois. La situation étant ce qu’elle est, quelques’uns, en victimes de système, fragmentent leurs articles pour publier les pièces séparément ainsi élongeant la liste d’articles. L’appellation ”pervers” semble justifiée.

Le point de vue de Susanne Björkholm est celui d'un rédacteur scientifique. Pour les professionnels qui écrivent des chroniques il n’y a ni de temps ni d’expertise de plonger aux profondeurs des articles scientifiques. C’est souvent seulement les sommaires, de plus en plus en forme de communiqués de presse, qui eux doivent suffire. Selon Susanne, dans ces sommaires les rechercheurs, sans honte, font comprendre, au moins entre les lignes, qu’il s’agit des résultats qui sont étonnants et bouleversants, ce qui, en effet, n’est que rarement le cas. 

Le chroniqeur termine en constatant que la culture des bonus, basée sur la cupidité, ne fonctionne pas dans la science dont la finalité est de nous faire comprendre la structure (et ainsi le fonctionnement) de la réalité. Cette compréhension ne peut pas être mesurer par l’argent. Et ne doit pas.