jeudi 13 juin 2013

Adieux aux Dieux


Sur ma table de nuit il y’en reste quelques livres, que je lis et relis de temps en temps depuis leur parution. En effet, c’est seulement maintenant que je me rends compte qu’ils représentent de la production de trois professeurs d’université, chaqu’un au top niveau de son domaine. Je n’ai pas tellement rendu compte non plus au fait que leur domaines d’expertise sont entièrement differents quoiqu’ils s’approchent du mème problème: la religion. Évidemment c’est justement la variété de perspectives qui donne de la fascination particulière pour cette ensemble d’oeuvres de haute qualité.

Le livre que je veux mentionner le premier est celui de Pascal Boyer, intitulé dans mon édition francaise ”Et l’homme créa les dieux, Comment expliquer la religion”, publié en 2001 au même temps que l’édition initiale en anglais. La perspective de Pascal Boyer est la combination fructueuse de l’antropologie et la science cognitive. Son explication est convaincante dans sa logique et concision. Il est capable de présenter en résumé final ”une histoire complète de toutes les religions” en quatre pages, simplement parce qu’enfin la religion n’est qu’un effet secondaire de notre cerveau, un parasite cognitif. Pour regretter que le résultat semble frustrant, l’auteur assure que la religion retiendra sa grandeur: ”elle sera essentielle pour la vie de beaucoup de gens, impliquera des expériences émotionnelles intenses, poussera les individus à tuer ou à se sacrifier”.

Le second livre est par Stuart Kauffman, ”Re-inventing the sacred: A new view of science, reason and religion”, publié en 2008. Il s’approche du sujet de la perspective combinée d’un biologiste est d’un rechercheur de la science de la complexité. L’auteur s’intérésse de l’origine de la vie et attaque fortement contre le réductionnisme. Admettant que rien ne peut se passer, qui violerait les lois physiques, il maintient que de telles lois, pourtant, ne peuvent pas prédire tout ce qui va se passer. Les phénomènes inattendus se multiplient à chaque nouvelle échelle de complexité, le monde est émergent dans sa compléxité et grace à sa créativité. Alors, nous n’avons plus besoin de l’agent surnaturel externe en tant que créateur inventé par l’homme. C’est le monde même qui est le créateur - le créateur de soi-même. 

Selon Kauffman, le Createur doit alors être remplacé par la Créativité. Mais que faire avec le Dieu qui reste maintenant sans travail? Malgré le fait que pour lui et tant d’autres gens le mot Dieu est corrupté, Kauffman fait une proposition bienveillante mais risquée pour sa redéfinition: ”L’infinité des possibles, ouverte par l’émergence et les surprises de l’évolution darwinienne, suffit à nous remplir d’émerveillement. Cette créativité infinie mérite ainsi largement le nom de Dieu”.

Troisièmement, j’ai entassé au fil d'années presque toute la production de Kari Enqvist sur ma table de nuit (oui, elle est pleine). Depuis dizaine d’années il a écrit plusieurs livres en finnois sur la religion de point de vue de physicien et cosmologiste, dont le plus récent en 2012, "Un incroyable voyage au pays des croyants". C’est de la littérature plus légère que ci-dessus, mais pas moins intellectuelle. Enqvist est réductionniste, ce qui rend son point de départ contradictoire avec celui de Kauffman. Selon Enqvist, ce qu’on souvent appelle émergence est en effet la perte d’information des modèles macroscopiques (effectives). Mais comme démontrent ses oeuvres, la religion apparait inutile aussi de la perspective réductionniste. Les seules objects fondamentaux du monde sont les particules élémentaires et leur mouvement. 

Enqvist se fait appeller areligieux comme semble faire Boyer. 'Être areligieux' implique, contrairement à 'être athée', qu’on n’a pas de mission pour essayer de prouver aux croyants que le Dieu n’existe pas. Kauffman tient à s’affirmer athée.

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