samedi 26 octobre 2013

Sur identité


L’air général du Salon du livre de Helsinki, quand je m’y suis rendu visite hier, semblait un peu fatigué en comparaison avec l’année dernière. Trop d’interviews banals et trop de panels sans courage. Je suis parcouru, avec quelques attentes, d’un événement à l’autre pour mettre les voiles après cinq ou dix minutes. Au moins trois écrivains étrangers ne sont pas venus, dont la française Katherine Pancol jettant la consternation dans l’assistance. Son substitut-surpris, Jari Tervo, ne pouvait pas empêcher la fuite d’une part de l’audience.

Mais il y avait au moins un débat de haut niveau. Sous le thème ”L’Europe s’unit mais la Finlande se fragmente en tribus” évoluait, entre les intervenants, une discussion spontanée avec d’idées fraiches. ”Tribu” ne faisait pas référence aux différences génetiques, géographiques ou sociales dans le peuple finlandais, mais aux groupements sur la base d’une identité, individuelle ou collective, de l’homme d’aujourd’hui en général. Le niveau était garanti par deux personnages déjà bien connus par le public, Rosa Meriläinen et Saska Saarikoski, qui ont la capacité de prendre des risques mais aussi de réussir devant une audience. 

Dans les systèmes totalitaires, mais aussi au pays autoritaires (disons France, par exemple), les détenteurs du pouvoir ont toujours essayé de faire naître et de renforcer chez le peuple une identité donnée qui soutienne leur objectifs. Souvent c’est des artistes qui sont harnachés pour l’opérationnaliser, ou qui exploitent d'une telle entreprise. Ils ont de la créativité à inventer des moyens divers, quelquefois naïfs, même ridicules, mais souvent efficaces. Parmi les moyens naïfs souvent bien accueillis se trouvent les super-héros/héroines du cinéma, de la littérature et de la bande dessinée. Comme a argumenté Saska, la nation qui jure par le nom d’un super-héro/héroine est en confusion, en état où l’identité nationale est en train de se briser. Une bonne chose ou male? C’est une autre chose. 

L’identité nationale de France était traité l’autre jour sur la page éditoriale de Hesari. Selon le chroniqueur, Anna Karismo, c’est le sujet qui est discuté maintenant en France à l‘intensité inédite. On s’inquiète de son avénir dans la situation où le grand principe de sécularité, bien gardé, est en danger, dû au fait que le gouvernement n’a pas été capable de faire les musulmans respecter ce principe et adopter les coutumes du pays. La situation tente à évoquer des sentiments hostiles vers les étrangers, le fait qui convient à l’extrême-droite et à la nationalisme. 

Mais peut-être la résolution pour cette crise d’identité française est au coin. Les aventures des Gaulois imaginés (Asterix et Obelix) vont continuer dans un nouvel album! Cette nouvelle a été accueilli, il semble, avec une enthousiasme énorme. Peut-être maintenant comme après la seconde guerre mondiale, au temps ”ou les Français ne s’aimaient pas”, ces super-héros peuvent réincarner un esprit evanouant chez les Français.

Une grande erreur, en ce qui concerne l’identité d’une collectivité et surtout celle de l’individu, est de se tromper qu’il n’y en ait qu’une seule. L’homme a plusieurs identités. Autrement dit, si on veut, il a une identité dont il est capable d’activer différents aspects pour différents situations. Et, bien sûr, l’identité est dynamique. Merci pour Rosa qui l’avait mis en relief au Salon du livre.

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