dimanche 15 décembre 2013

Premier signe d’été

Hier soir m'apprêtant à me coucher j’ai aperçu un moustique au mur de la chambre. Je voulais le tuer tout de suite, bien sûr! Le moustique évitait facilement mon premier coup de chausette et s’envolait émettant le son typique - si familier évoquant des joies de l’été. Par le second coup il était mort.

Je l’ai identifié avec Culiseta annulata (rengaskirsihyttynen) par sa grande taille et les segments abdominaux. J'ai pris la photo (de misérable qualité) du cadavre couchant (en misérable état) sur la page de Mathematica. Une meilleure photo peut être trouvé ici.

Ce qui est intéressant ici est la date. Pendant la tempête ”Seija”, il y a quelques jours, la température avait monté jusqu’à 7 degrés. Peut-être cette espèce, qui vole très tôt au printemps, même quand il y a encore de la neige, avait décidé que c’est le printemps maintenant.

Culiseta annulata (abattu)

jeudi 12 décembre 2013

Que peut-on énoncer

Nous avons une grande liberté de nous exprimer en Finlande. Cette liberté est assurée par la loi, mais comme toujours avec le texte législatif, la loi ne conseille pas au citoyen de comment se conduire en s’exprimant dans différentes situations. Cela reste dépendant de son acquis social. 

Une centaine de manifestants, pendant la fête d’indépendance le 6 décembre, se sont exprimés avec des actes violantes. Personne ne semblait savoir ce quelle était leur protestation, s’il y en avait une. Selon un sociologue ayant observé l’incident, la foule était incohérente, essentiellement composée de gens béneficiant de la chance pour passer ses aggressions aux actes telles que briser des fenètres et frapper des chevaux des agents de la police montée, avec les crosses de hockey. 

Un de mes rédacteurs favorits, Johanna Korhonen, s’exprime dans sa chronique récente à Hesari ”Que peut-on énoncer” (Mitä saa sanoa) soulevant une question beaucoup plus subtile concernant la liberté de s’exprimer. Comme elle constate: chez nous la loi est tolérante, tous les gens ne le sont pas. Les Finlandais ont plusieurs moyens de limiter la liberté d’autrui de s’exprimer. Une sorte de norme est que tout énoncé directe, peu importe qu’il soit vrai et correct, est insultant.

Ce qui restraint le plus la liberté d’énoncer sont les craintes liées au travail. Étonnement souvent les employeurs et les chefs ont une croyance que l’employeur possède même les pensées de ses ouvriers. Cela ne se base sur rien, mais énoncer ce fait peut aussi être un tabou. Le type de crainte numéro deux est celui de devenir étiqueté une personne difficile. Selon Johanna, en Finlande cette étiquette peut être gagnée déjà avec un médiocre raisonnement originel. Le troisième type s’associe aux autorités. La plupart du peuple adorent toujours le président de la république, les éveques et les géneraux tant que la moindre critique d’eux est d’une conduite complètement inadmissible.

Mais cette adoration des autorités peut prendre des formes même ridicules. Je participe à un groupe d’adultes de conversation animé par une jeune personne francophone. Comme d’habitude je mets, de temps en temps, sous la question ses arguments, ceux que je trouve un peu trop catégoriques. Il y a des membres dans le groupe qui le considèrent comme une conduite inappropriée. "C’est pourtant professeur! Un francophone doit savoir mieux!" (Analogiquement, comme si chaque finnophone étaient un expert de sa langue maternelle et ainsi qualifié d'enseigner finnois aux étrangers.)  

Au même temps sur Internet continue une furieuse, la plus part du temps anonyme, conversation qui ne respecte pas la loi, l’étiquette et la délicatesse. Johanna trouve le lien: quand on ne peut pas, ou a peur de, parler sous son propre nom en public comme il faudrait, on s’exprime sur Internet, anonyme au style qui ne convient pas. Parfois la vulgarité de cette conduite a l’air d’une imitation des personnages de filmes d’action de la télé qui sans exception se comportent mal. Mais, comme conclut Johanna, rien ne s’améliore au monde, ni en résultat de se taire, ni en vomissant son venin. ”Seulement un message ouvert, clair et vrai peut susciter un changement. Soyez audacieux! La vie se déroule maintenant.”

vendredi 6 décembre 2013

La maîtrise de l’écriture

La capacité des adultes de lire et écrire sur sa langue maternelle, a toujours été considérée comme la mesure fondamentale du niveau de civilisation à l’échelle individuelle et à celle de société. Pourtant dans la plupart des évaluations c’est seulement la capacité de lecture qui est mesurée. Par exemple à l’enquête international sur la mesure des compétences des adultes (PIAAC) on n’évalue que le niveau de compétence en utilisation et compréhension des textes (et des idées mathématiques).

Oui, on mesure ce qu’on sait mesurer. Plus précisement, on mesure normalement de tels variables qui sont facilement mesurable et quantifiable en nombres, strictes ou flous. Je ne croix pas que la capacité d’écrire soit considérée comme peu importante, ou soit même oubliée, dans ces enquêtes. La raison de son négligence peut se cacher dans la différence cognitionnelle entre les processus de la production et de la lecture du texte. Écrire est beaucoup plus difficile aussi bien d’excercer que d’évaluer.

Les résultats des enquêtes PIAAC, 2012 sont alarmants. De la population (de 16 à 65 ans) des pays participés le pourcentage de ceux dont le niveau de compétence est faible est étonnement haut. Dans les pays méditerranéens, considérés comme creches de civilisation, jusqu’à 30%, et aux pays nordiques plus de 10%, de la population adulte ont la capacité de lire au niveau de 0 à 1 (faible ou moins) à l’échelle de 0 à 5. Si on est d’accord que la production du texte soit beaucoup plus difficile, les résultats correspondants de la capacité d’écrire, si on l’avait mesuré, auraient été beaucoup plus alarmants: décourageants. On doit espérer que cela ne soit pas la raison de son négligence.

Est-ce justifié de dire qu’écrire est beaucoup plus difficile que lire? Oui. Mais serait-il justifié de ne pas améliorer la capacite d’écrire sous ce prétexte? Non. Les prétextes, quoi qu’ils soient, pour ne pas y miser doivent être pesés par rapport aux avantages à gagner, qui ont devenu de plus en plus importants dans la société moderne. D’autre part, il est toujours possible pour un individu de préférer éviter de s’exprimer à l’écrit aussi longtemps qu’il n’est pas obligé. On appelle cette attitude procrastination (vetkuttelu)

Donné, d’une part, le fait que la capacité des adultes d’écrire est toujours la mesure fondamentale du niveau de civilisation, et de l’autre part, l’évidence que pour tant de gens l’écriture semble d’être un effort à contourner, quelque chose, évidemment, doit être fait qui motiverait à accepter cet effort. Il y a deux voies: mieux gérer la charge cognitive dans l’élaboration du texte pour réduire l’effort exigé, et démontrer clairement les avantages à gagner avec la maîtrise de l’écriture.

Le sous-titre de ce blog déclare: la production du texte est la base de l’acquisition de la langue. Ce n’est pas une citation mais la conclusion de ce que j’ai pu vérifier personellement dans mes études de langues étrangères. J'ai voulu commencer, très tôt au cours de projet, à produire des textes libres sur des sujets dont je suis bien motivé de dire quelque chose. Cette motivation a été cruciale pour m’aider à supporter l’éffort énorme qu’exige ce travail au début. Mais les effets positifs ont devenu perceptibles assez rapidement. Aussi mon expression orale s'est développé au même temps: j'ai été capable de formuler des phrases à la facilité quelconque en utilisant la connaissance des structures de la langue que j’ai été obligé de m’instruire en construisant des textes, le fait qui fait accumuler la motivation. Auhourd’hui je suis convaincu que la production du texte développe aussi l’expression orale. D’autre part, si une personne parle bien, ça ne prouve rien de sa capacité d’écrire.


Quelque littérature

”À quoi bon, disent-ils, développer les compétences en expression écrite, nous ne serons pas écrivains”

La notion de MDT est attachée au concept de ressources cognitives. MDT occupe une place centrale dans le processus de rédaction. De nombreux travaux ont essayé de modéliser son fonctionnement. On a très tôt déjà mis en évidence le problème de la surcharge de la mémoire de travail.
"Les recherches ont montré que les rédacteurs présentant un grand empan mnémonique produisent des textes de qualité supérieure: plus la capacité de la MDT est grande, plus le scripteur peut gérer de façon efficace son processus d'écriture. Il semble que la capacité de la MDT varie selon les individus. Le rôle de la MDT est donc important. Cependant, peu d'auteurs proposent des mesures concrètes pour travailler à l'élargissement des capacités de la MDT, laissant le praticien quelque peu démuni."

”À l’écrit, l’absence d’interlocuteur et de contrainte temporelle autorise une sélection plus lente et plus réfléchie des mots ainsi qu’une recherche de précision et d’explication. Ainsi, grâce au lexique mis en oeuvre, les productions écrites montrent plus de divérsité tandis que les productions orales plus de redondance... En outre, la pratique de la langue parlée permet, plus que celle de l’écrit le recours aux expressions de la langue courante et familière. Le maniement de ce type d’expressions n’est pas exclu de la langue écrite, mais il y est plus délicat et implique, de la part du scripteur, une claire conscience des effets qu’il espère ainsi produire.” 
”En ce qui concerne la compétence d’écrire, les propositions pédagogiques vont à peu près dans le même sens que pour l’acquisition de l’oral... Ecrire un texte ne consiste pas à produire une suite de phrases bien construites, mais réaliser une série de résolutions de problèmes qu’il est parfois difficile de distinguer est de structurer. La démarche didactique devrait recourir à des récits fonctionnels, authentiques, et se référant à des aspects pratiques de la vie quotidienne.”
”Sur le plan de l’apprentissage, il est donc impératif d’équiper l’apprenant des outils indispensables, des compétences scriptural afin de réaliser cet objectif. Les activités de compréhension (lecture) et de production (écriture) de différents types de textes pourraient vite sensibiliser l’apprenant à certaines caractéristiques de la situation de l’écriture et du texte écrit lui-même. Même si la compréhension pouvait être considéré comme une condition préalable à la production écrite, il est possible d’envisager une interrelation entre les deux: l’une peut servir de tremplin à l’autre, c’est à dire constituer un point de départ des connaissances requises pour la production d’un discours écrit. La lecture, la réflection approfondie sur le texte écrit induisent chez l’apprenant l’acquisition des régularités caractéristiques du code écrit.”

lundi 2 décembre 2013

Au petit déjeuner

Ce matin. On est assis à table. Ma femme lit Hesari et répéte à haute voix les nouvelles qu’elle trouve intéressantes (peu considérant si elles m’intéressent aussi).

Elle: Harakka (pie) a été présenté pour candidat des demarit (parti social-démocrat de Finlande) aux élections européennes.

Moi: Mais il n’a aucune experience politique. Pourquoi présentent-ils, les partis, des candidats qui ne sont que des personnes de publicité? Comme Repo (renard) par exemple.

Elle: Il est important pour les partis d’avoir des candidats qui recueillent beaucoup de votes, élus finalement ou non. Souvent les parties ont des difficultés de trouver de bons candidats.

Moi (mon intérêt s’éveille): Je pourrais m’introduire à un tel parti. Les Vrais Finlandais! 

Elle: Haha.

Moi: J’ai justement des traits d’un candidat dont ils ont besoin, intellectuel sans aucune expérience en politique. Il est vrai que je ne suis pas une célebrité, mais je peux présenter ma liste de mérites scientifiques. Je suis connu dans la communauté scientifique globale. Et, bien sûr, ce qui doit avoir une grande importance, c’est ma connaissance de français. Je pourrais la démontrer avec mon blog. Quelle chance aurais-je à Bruxelles à améliorer mon français. 

Elle: Quels seraient les idées que tu promouvrais?

Moi: Oh ..., la pensée holistique.

Elle: On doit être bien actif. Plus actif que Repo. Faire des initiatives.

Moi: Pas de problème. Tu sais que je suis connu comme perturbateur des sessions, celui qui n’accepte rien sans justifications crédibles. Avec mon attitude critique le nombre des initiatives ne sera pas un problème.

Elle: Mais tu devrais mettre en marche une campagne. Aller aux places et serrer la main aux inconnus.

Moi: Je suis si social. Chaque fois que nous nous promenons c’est moi qui dis bonjour aux passants et ajoutes quelques mots légers. 

Elle: …

dimanche 1 décembre 2013

Souvenir de Noël

L’automne de cette année-là avait été orageux. Au début de décembre le niveau de la mer avait atteint une hauteur recorde. Pourtant, après que les vents se normalisaient et on s’approchait de Noël, le temps tournait beau. La veille de Noël le ciel était clair et la temperature quelques degrees sur le zero. Il n’y avait aucune neige sur le sol.

Nous avons une longue tradition de passer le Noël avec mon frère et sa femme ou chez nous ou chez eux. Ils habitent à Laajasalo, pas loin de la mer. Cette fois c’était notre tour d’y aller. On avait accordé que le repas aura été servi à trois heures et nous étions arrivés largement à l’avance, vers midi. Moi qui ai excercé longtemps la baignade d’hiver,  décidais de rendre visite à la plage voisine pour voir son état après la tempête.

Sur la plage il n’y avait personne. La modeste cabine de bain était entourée et partiellement remplie du jonc mort entrainé par l’eau élevé. Le soleil brillait au-dessus de la mer. Si la mer était possiblement gelée avant, maintenant elle refletait le soleil comme en été, libre et calme. Quelques bateaux dépassait à distance et un peu plus loin, partiellement dissimulé par une île, montaient les structures d’un ferry énorme qui se dirigeait vers Stockholm. L’eau, dont la temperature était possiblement 4 degrees, semblait irrésistible. Je décidais de me baigner. 

Je nageais jusqu’à un ponton à la distance de 20-30 mètres et y grimpais. J’étais assis au soleil pour un instant admirant tout cela que je sentais, stupéfié du fait qu’on avait la plus sombre période de l’année où la durée de jour est à son minimum. 

Chez mon frère attendait le sauna et le repas. Si quelqu’un me demande, quel est mon meilleur souvenir de Noël, c’est celui-ci qui me vient à la tête.