mercredi 16 novembre 2016

Populisme

Dans son numéro récent, Hesari publie cinq opinions de lecteurs sur populisme, dont une poursuit la définition scientifique de ce terme. Cette entreprise, très bienvenue, est par Vesa Kanniainen, professeur émérite de l’économie politique. À partir du fait que dans la démocratie il y a toujours des intérêts divergents des individus, et des coalitions opposées basées sur les différences de ces intêrets, il fait référence à la théorème de Kenneth Arrow selon laquelle une critère unique pour la prise de décision politique dans la démocratie est impossible. Ainsi ces coalitions défendent leurs intérêts et luttent pour le pouvoir et c’est la majorité qui prend la dictature. Pour s’approcher de la définition scientifique de populisme il se pose la question pourquoi l’intérêt de la majorité est aujourd’hui ce qu’il est. À son avis la question peut être prononcer aussi: Pourquoi les gens sont-ils si sensibles au lavage de cerveau?

Kanniainen cherche la réponse à l’aide de l’hypothèse des mèmes, le concept introduit par Richard Dawkins. Pas une mal idée. Le concept de mème est utile même pour définir ce qui signifie la culture. Les mèmes sont des unités culturelles: des idées, des valeurs, des contes, etc. Ainsi ”la culture est une population des mèmes, qui incites les individus à parler ou à agir de façon à ce que d’autres individus enregistrent une version dupliquée de ces unités mentals” (Pascal Boyer). La façon dont répandent les mèmes ressemble celle de l’épidemie. On pourrait ainsi parler de l’épidémie culturelle ou mentale. Il y a des individus résistants et ceux qui vont être contaminés. Le mécanisme est pareil autant pour les mèmes politiques que les mèmes religieux. Pascal Boyer a utilisé l’expression ”parasite cognitive de l’homme”, qui caractérise bien la facilité dont un mème survie dans l’homme peu résistant. Comme manifeste la religion et maintes décisions facheuses dans la politique récente, la vérité a rien ou peu à voir avec le succès de la propagation de l’épidémie. Une fois contaminé par des mèmes trompeurs, l’individu renforce son attitude actuelle contre les faits.

Il semble qu’il nous faut accepter que dans la démocratie, c’est comme ça qu’évolue la culture. Nous avons le monde que nous méritons.

samedi 12 novembre 2016

Les objets fondamentaux

Aujourd’hui une décennie est passé depuis le premier, et jusq’uici le seul, texte en français que j’ai ecrit sur ce qui s’appelle PSSP ontology en anglais. Tout ce que j’en ai publié dans la littérature scientifique internationale est uniquement en anglais. J’ai produit cet essai français pendant mes études de français au Centre de lingues de l’Université de Helsinki à Otaniemi. Le texte se trouve ci-dessous dans sa forme originale.

Les objets fondamentaux

Dans l’ontologie formelle les termes utilisés doivent être strictement définis. S’agissant des entités les plus fondamentales, le choix doit être fait avec un soin particulier. Mieux vaut choisir un terme qui n’est pas trop chargé de significations étroites, quotidiennes ou vulgaires. 

J’ai utilisé le terme entité pour faire référence à tout ce qu’il y a. Les entités peuvent être d’une part des objets et des propriétés et d’autre part des universels ou des particuliers. Il y a donc des objets universels et particuliers et des propriétés universelles et particulières. J’ai utilisé pour les objets universels le terme type et pour les propriétés universelles le terme attribut. Tous ces termes correspondent à ceux qu’a utilisés Lowe en anglais. Les termes ‘type’ et ‘attribut’ permettent ainsi d’appliquer le terme ‘objet’ exclusivement aux objets particuliers et le terme 'propriété' uniquement aux propriétés particulières. 

Dans ce qui suit les termes objet et propriété auront donc ces significations exclusives.

Depuis l’antiquité il existe un dualisme métaphysique  entre l’ontologie de la substance et l’ontologie des événements. On considère soit la substance soit l’événement comme l’objet universel (type) fondamental. Cela veut dire que le monde est perçu soit comme un ensemble de substances particulières qui ont des propriétés, soit comme un ensemble d’événements particuliers qui ont des propriétés. Chaque point de vue a eu ses défenseurs.

Mais ‘substance’ et ‘événement’ ne devraient-ils pas plutôt être considérés comme deux projections d’un seul objet composé: un objet qui manifeste son existence aussi bien comme ‘substance’ que comme ‘événement‘? On arriverait alors à une ontologie qui accepterait la ‘substance’ et l’‘événement’  comme les deux objets fondamentaux qui forment le monde, mais qui ne peuvent pas exister indépendamment. Un événement ne peut avoir lieu que dans le cadre d’une substance et il ne peut y avoir de substance que s’il y a un événement.

Substance et événement, étant des objets, chacun ont quatre attributs génériques: la finalité, la structure, l’état et la performance. Ces deux objets fondamentaux sont aussi des objets primitifs. Être un objet primitif signifie que la structure de la substance ne peut contenir que des substances, et la structure de l’événement que des événements, comme leurs parts structurelles. Autrement dit, une substance peut toujours se désagréger dans un ensemble de substances (sous-substances) interliées par des relations spatiales, et un événement peut toujours se désagréger dans un ensemble d’événements (sous-événements) interliées par des relations temporelles

La substance et l’événement sont les parts structurelles de l’objet composé que je n’ai pas encore nommé. J’ai utilisé le terme ‘event-medium composite’ en anglais mais pour ce moment je n’ai rien à proposer pour le terme francais. Appelons-le X (qui n’est pas très vulgaire).(  ?) 

La relation entre les parts structurelles, la substance et l’événement, est causale. La relation causale est entre la cause et l’effet. La cause de la production d’un événement réside dans la substance, plus spécifiquement dans son état. Comme la substance n’est pas temporelle (par définition), son état est statique. L’état d’une substance à un moment donné n’est pas nécessairement ce qu’il doit être. Peut-être y a-t-il dans la substance une déviation de son état désirée. C’est cette déviation qui est la cause de la production d’un événement. Mais pourquoi y a-il cette déviation? Qu’est-ce qui a perturbé la substance? C’est l’événement, et la perturbation est un effet de cet événement. Alors, la cause et l’effet de l’événement se manifestent dans l’état de la substance comme une déviation de l’état désiré, comme une perturbation.

Les événements sont des objets intangibles que l’homme ne peut pas percevoir directement mais seulement en observant (si on le peut) l’état de la substance, la déviation de l’état désiré et le changement de l’état en fonction de temps. Dans les situations extrêmement simples, la relation causale peut être raisonnée à partir de ces observations.

Quel est l’état désiré d’une substance? Pour répondre à cette question, il faut d’abord définir ce qu’est la substance ou en donner quelques exemples. La manière la plus simple est de la définir comme un objet qui est la condition d’existence des événements. Par exemple, la matière doit exister pour qu’il existe des phénomènes physiques et chimiques. Ou, il n’y aurait pas de pensées s’il n’y avait pas d’esprit. L’état désiré de la matière continue est son équilibre thermodynamique ou, autrement dit, l’état où son degré de desordre (entropie) est le maximum. La matière tendant vers cet état donne aux phénomènes l’objectif à atteindre. L’état désiré de l’esprit n’est pas dicté par les lois déterministes de la nature mais par la personne grâce à sa volonté influencée par son environnement. Aussi les activités pour atteindre cet état, sont-elles, au moins partiellement, choisies par la personne.

La substance et l’événement, en tant qu’objets primitifs, peuvent exister comme des agrégats de sous-substances et de sous-événements. Dans une substance il peut se propager plusieur sous-événements en même temps. Ces sous-événements sont indépendants au sens qu’ils progressent obéissant, chacun, à leur propre loi causale mais ils sont fortement interliés via la substance. C’est parce la cause et l’effet de chaque sous-événement se manifestent dans l’état de la substance. On peut dire que les sous-événements communiquent via la substance. 

Considérons une substance hétérogène dont les sous-substances ont des états indépendants. On peut considérer, par exemple, l’esprit collectif de deux ou plusieurs personnes comme une substance agrégée d’esprits individuels. L’état de cette substance est modelé par des échanges d’idées. On peut dire que les sous-substances (esprits individuels) communiquent via l’événement qui est l’échange des idées, par exemple en discutant. Comme autre exemple on peut considérer une matière hétérogène: un mélange de chlorure de sodium cristallin et d’eau. Les deux sous-matières communiquent via un phénomène agrégé (la cristallisation, la dissolution et quelques autres). Le phénomène modèle l’état de la matière en la conduisant vers l’équilibre thermodynamique, la saturation.

Normalement, quand on pense aux substances et événements ou quand on en donne des exemples, on oublie ou ignore (comme en haut) qu’il s’agit d’objets qui, par définition, n’ont pas de limites, ni spatiales ni temporelles. S’il y en avait, cette limite serait un objet quelconque. Alors la substance et l’événement s’étendent dans toutes les dimensions, spatiales ou temporelles, sans limite. Ce point de vue est conforme aux postulats d’Einstein qui présentent l’espace et le temps comme homogènes. Être homogène ne veut pas dire présenter un état également distribué. Les différences spatiales dans l’état de la substance donnent naissance aux sous-événements dans la substance qui peuvent se propager localement ou régionalement. Ces régions peuvent être définies comme des sous-substances. Il y aura alors des sous-substances qui communiquent avec elles-mêmes via des sous-événements locaux, et des sous-substances qui communiquent l’une avec l’autre via des sous-événements partagés. 

On accepte les limites de la substance pour une raison pratique. Les sous-substances sont souvent tellement locales qu’on peut les percevoir comme ayant des frontières. Pour simplifier on peut définir que la sous-substance n’existe que dans l’espace limité et non au-delà de la frontière. Les événements locaux se propagent dans cette espace. La frontière, pourtant, doit être perméable parce qu’en réalité la substance est continue. Par cette simplification le déplacement de la substance peut être remplacé par la communication des sous-substances aux divers côtés de la frontière. La communication se fait via le phénomène de transport partagé par des sous-substances. La cause de ce transport est la différence entre l’état d’une sous-substance et l’état d’une autre. 

On doit remarquer que l’expression "matière hétérogène" est aussi une simplification. Par exemple, entre le cristal de chlorure de sodium et l’eau, même en état de saturation, il y a une zone où, par des bombardements incessants des molécules de deux espèces, le liquide continue à se transformer en solide et le solide en liquide. Il n’y a pas de discontinuité en traversant l’interface. Quand deux personnes échangent leurs idées, disons en parlant, l’hétérogénéité semble établie. Mais le transport des idées ne passe pas directement d’un système neural à l’autre mais au travers d’un espace partagé, où le transport avance en ondes soniques (les paroles) et électromagnétiques (les gestes).

L’existence d’une frontière entourant la substance est donc bien justifiée. Il n’y a aucun sens à argumenter, par exemple, qu’un oiseau, un arbre, un homme ou un stylo particulier n’aurait pas d’identité comme substance entourée d’une frontière le distinguant du reste du monde. En acceptant la frontière, on accepte à la fois l’interaction (le transport au-delà de la frontière) et aussi le reste de la réalité située au-delà de la frontière, comme les objets fondamentaux. Quels types d’objet sont les objets ainsi introduits  ?

La frontière divise le monde en deux sous-objets de type X, c’est à dire, d’objets composés de substance et d’événement. Cette division est complètement symétrique. C’est seulement du point de vue d’un observateur que l’un de ces sous-objets peut être nommé intérieur et l’autre extérieur. En particulier, la division en ‘sujet’ - objet’ et ‘agent – patient’ est inventée par l’homme. Un cristal de NaCl dans l’eau constitue un système où le cristal est entouré par l’interface entre ces deux phases  ????. L’homme est tenté de regarder le cristal comme l’intérieur et l’eau comme l’extérieur. En plus, si la personne est en train d’examiner l’attaque dissolvante de l’eau sur le cristal, elle peut regarder l’eau comme le sujet agissant sur le cristal. Du point de vue du système et de l’interaction des substances ces rôles sont superflus et artificielles. 

C’est seulement pour servir à la description de la réalité par l’homme de différents points de vue que j’ai nommé ces deux sous-objets intérieur et extérieur. Ce sont des objets du type X. Le transport au-delà de leurs frontières est du type ‘événement’. Mais ces événements se produisent dans une substance. La frontière, qui en réalité est une zone, ou un espace, séparant l’interieur de l’extérieur, est un objet de type substance. Alors, ces deux objets, la frontière et le transport, forment ensemble le troisième objet composé de type X. Je l’ai nommé interaction.

Tous les objets du type X peuvent se désagréger en sous-objets de type X, qui, chacun, peuvent encore se désagréger en sous-objets de type X, etc. infiniment en formant une hiérarchie. Les sous-objets de même niveau dans la hiérarchie communiquent via les sous-substances et sous-événements qui leur sont communs. 

Considérons maintenant le monde selon ces trois objets fondamentaux de type X. Les objets primitifs sont tous du type X, parce que les substances et les événements ne peuvent pas exister indépendamment. Cela veut dire qu’aussi le monde entier est un objet de type X composé de substance et d’événement. En constatant cela, on ne dit rien de la frontière qui entourerait la substance. S’il y en avait une, il y aurait "quelque chose" (comme "un autre monde") au-delà de la frontière avec laquelle la substance communiquerait, mais une telle spéculation n’est pas nécessaire. 

La descente dans la hiérarchie ontologique de l’échelle cosmique vers les domaines plus courants se passe plus facilement en choisissant la substance et l’événement qui sont dans l’intérêt  ???? et en  définissant l’objet composé ainsi formé comme l’intérieur. L’extérieur est alors auomatiquement le reste du monde, mais le plus souvent, du point de vue de l’interaction, seulement quelques sous-substances de l’extérieur sont importantes. On arrive alors à un objet agrégé de trois sous-objets qui sont des objets composés déjà définis  : l’intérieur, l’extérieur et l’interaction. J’ai nommé cet objet agrégé processus

Je répète que le processus, par définition, est un objet agrégé de trois objets: l’intérieur, l’extérieur et l’interaction, qui chacun sont des objets composés de substance et d’événement. Quand on identifie une frontière, il s’agit toujours d’un processus. En effet, les objets particuliers mentionnés ci-dessus: un oiseau, un arbre, un homme, un stylo, sont tous des processus considérés selon une perspective holistique. Dû à la symétrie, les rôles de l’intérieur et de l’extérieur sont interchangeables. L’intérieur, comme l’extérieur, d’un processus peut se désagréger et se regrouper pour former des sous-processus.

Le ‘processus’ est un objet actif transportant de la substance (matière, énergie, information) à travers la frontière de l’interieur vers l’extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur. S’il n’y a pas de transport mais seulement le potentiel de celui-ci, je propose que l’objet soit appelé produit. Un produit devient un processus quand l’interaction est activée. L’activation a lieu, quand un produit est utilisé par quelqu’un. Le stylo est un exemple de produit.

En résumé, le monde expliqué en termes de processus et de produits est peut-être le modèle le plus utile pour l’homme dans tous les domaines. 

mercredi 5 octobre 2016

Germe du ”parent hélicoptère”

Comment utilise l’enfant son portable? Voici un sommaire basé sur des observations personnelles d’un père.

”Pourquoi un enfant n’appelle-t-il jamais son père?”, se demande une mère après le trentième appel de son enfant ce jour-là. Déjà-écouté? Les enfants sont fournis de portable en age de plus en plus jeune pour des secours variés. Et le parent obtient justement ce qu’il a commandé: la facilitation de l’accessibilité abaisse le seuil de demander de l‘aide au niveau insignifiant. Le germe du ”parent hélicoptère”, conscient ou inconscient, réside dans le portable.

L’enfant appelle sa mère le plus souvent dans les cas suivants: quelque chose est allée de travers, quelque chose allait bien, on se sent mal, il y avait des problèmes à l’école, qu’y a-t-il pour manger, on n’arrive pas à trouver ses vêtements, peu-t-on jouer, est-ce qu’on puisse regarder la télé, y a-til des devoirs, puis-je aller voir des camarades, qu’est ce qu’il sent ici, que vient de télé, le chat a disparu, est-ce que je suis obligé, quel est le temps qu’il fait, la soeur ou le frère embête, tu arrive quand, je m’ennuie, que fairais-je, qui va m’emmener à l’entrainement, puis-je prendre de bisquit, il y a un trou dans la chaussette, au coin se trouve une araignée, et pour rien de spécifique.

L’enfant appelle son père dans deux cas: 1) la mère n’a pas répondu, 2) la mère n’a pas donné la permission. Il n’est pas rare que l’enfant appelle sa mère pour demander où est papa. Autrement dit: sans essayer d’appeler le père même.

Lorsque l’enfant considère sa mère comme le point d’info et thérapie de la vie, la phase sera probablement atteinte où le père commence à s’échauffer. Il y a des limites aussi pour les standardistes! Mais comment est-ce pourquoi les enfants préfèrent appeler la mère à appeler au père? La raison est simple: l’entretien de soins est guaranti et le service est mieux. La mère offre par un seul appel un paquet d’ensemble qui constitue de l’examination préliminaire, les soins, l’empathie, l’analyse des causes, le suivi, et les conseils pour l’avenir.

La force des pères est dans l’improvisation rapide. Dans le cas où l’enfant est tombé et à conséquence a une petite contusion au genou, la mère le calme, donne les premiers soins à distance, prend rendez-vous chez un médecin et va sur le site ou y envoit quelqu’un d’autre. Le père conseille l’enfant de mettre une pièce de papier-cache adhésif sur la blessure. 

Le texte ci-dessus est basé sur les pensées du rédacteur de Hesari, Ari Kinnari, publié il y a quelques jours. Il conclut que pour l’enfant une combinaison de l’aide ”cles en main” et les conseils créatifs soit probablement la solution optimale. Mais pourtant. Cette situation où le rumba de portable s’accumule seulement à l’un des parents, est-elle la faute du père? On doit appeler maman...

dimanche 3 avril 2016

Islam pour des mineurs

Depuis 2003 on ne donne pas d’enseignement confessionnel de la religion en Finlande. On donne de l’enseignement de l’islam aux écoliers qui (dont les parents) sont islamiques. Pour cette finalité la Direction générale de l’enseignement a fait éditer une série de manuels ”Salam - islamin polku” (le sentier de l’islam), dont le troisième volume vient d’être publié. Ce volume, et au même temps l’enseignement de l’islam en général en Finlande, est critiqué dans Kanava 2/2016 par Timo Saloviita, professeur de la pédagogie. Il constate qu’il est vrai que l’islam est devenu un culte dont l’intérprétation est sous le débat continu. L’enseignement de l’islam dans le pays où luthéranisme est l’Église d’État ne peut pas se dérouler sans tension. Les deux sont des religions des missions d’une seule vérité, et ensemble, peut-on atteindre, vont mal sous le même toit.

Le troisième volume a été ecrit par quatre femmes. Leurs noms de famille sont tous composés de deux parts dont l’une est finnoise et l’autre semble arabique. L’article informe qu’au moins deux d’elles sont islamiques convertis de la chrétienté. Ont-elles réussi de composer un manuel qui soit satisfaisant pour tous? Est-ce que le manuel se conforme à la neutralité exigée par le programme? Est-ce qu’il correspond au faits? Comment y est-il traité la relation entre l’islam et le monde des valeurs de l’ouest?

Au début, aussi bien l’enseignement que le premier volume du manuel, étaient fortement confessionnels. Les enseignants manquaient les qualifications nécessaires et les leçons pouvaient commencer en jurant par Allah, comme il est décrit dans quelques mémoires universitaires. C’est justement pourquoi il est important qu’au moins les manuels soient neutrals. Mais on a calculé que dans le premier volume de Salam on utilisait 193 fois l’expression ”nous” en parlant des musulmans (”Allah est notre Dieux”), on offraient 219 fois des doctrines islamiques (”Allah a cré tout”) et donnait des préceptes basés sur l’islam (”Il nous faudrait suivre son exemple”). Selon Saloviita, ces phénomènes se répétent même dans le volume récent.

La seconde question concerne les faits. Est-ce qu’on apprécie les faits scientifiques en enseignant de l’islam aux écoliers? Selon Saloviita, la relation entre l’islam et la science est bloquée! La reconnaissance en islam de son propre histoire est basée sur des récits médiévals, les mêmes récits qu'aussi les rechercheurs de l’ouest ont pris pour la vérité. C’est de cette façon qu'est née le récit bien connu sur le prophète Mahomet qui a agi à la Mecque et reçu ses visions quelquefois entre 610 et 632. La recherche scientifique de l’islam commençait en Europe à la 19ème siècle et a produit de nouvelles interprétations qui sont sous la discussion contemporaine. Par exemple le nom Mahomet n’existe dans les textes que depuis le début de 9ème siècle. Le deuxième volume de Salam dépasse complètement ces examens-ci, bienque le programme exigerait leur traitement.

La collision de l’islam est les valeurs occidentales est inévitable. On est ainsi forcé de trouver des solutions supportables dans les sociétés multiculturelles. On fait beaucoup d’efforts à l’ouest pour construire des versions d’islam idéalisés et ainsi faciliter l’integration culturelle. En résultat, dépassant par exemple le jihadisme et la soumission des femmes, on peut atteindre l’acceptation, mais pas celle de l’islam mais celle de sa version propagandiste. Le troisième volume de Salam suit ces même traces. Mahomet a ète converti au papa gâteau qui aide ses nombreuses femmes dans les devoirs doméstiques. Rien sur des crimes de sang rapportées au récits. Mais qu’est-ce qui se passera alors que l’enfant rencontre l’islam réel qui ne correspond pas celui qu’il a appri à l’école?

Saloviita se demande si c’est raisonnable d’enseigner des religions séparément - ou si c’est raisonnable d’enseigner des religions du tout. Le système présent est sous la critique augmentante.  



mercredi 30 mars 2016

Sur la biodiversité de Nuuksio


La résumé du recensement d’oiseaux dans la région IBA (Important Bird and Biodiversity Area) de Nuuksio l’année dernière vient d’être publiée dans le premier numéro de Tringa, le magazine de la Société Ornithologique de la Région de Helsinki, du même nom. Sur dix pages, les résultats numériques et les tendances sur cette base sont présentés par le responsable du projet, Margus Ellermaa. Comme il constate, on ne manque pas de data. La région est vaste, 126 kilomètres carrés. Elle était divisée en 98 secteurs. Pour chaque secteur était alloué un recenseur responsable, dont quelques-uns avait un partner ou deux. Le nombre total des recenseurs était 128, dont 28 femmes.  

Le recensement était réalisé en trois phases, dont la première au début d’avril, la seconde au début de mai et la troisième à la fin du mai et au début du juin. Le devoir du recenseur était de parcourir son terrain pendant la période matinale la plus active des oiseaux depuis le lever du soleil, c’est à dire, ne pas consommant plus de cinq ou six heures chaque matin pour faire et enregistrer ses observations. Au surplus, les recenseurs étaient conseillés de faire en juin une écoute nocturne des engoulevents (kehrääjä). Après chaque excursion toutes les observations étaient saisies à Tiira, le site d’Internet des ornitologues. 

Que peut-on dire maintenant sur le statut de la biodiversité de cette région IBA? Quel est le niveau present de la population des espèces-clés de Nuuksio, le pic cendré  (harmaapäätikkaet l’engoulevent, en comparaison avec celui dans le recensement en 2007? Il semble que ça va bien avec le pic cendré: 29 observations étaient rapportées. Le nombre des couples nichants est le même qu’avant. Comme il est conclu par Margus, il semble que dans Nuuksio toutes les territoires du pic cendré, et aussi celles du pic noir (palokärki) et pic tridactyle (pohjantikka), sont ”occupées”. L’écoute nocturne de l’engoulevent était fait seulement dans 79 secteurs. Pourtant le nombre total des ronronments rapportés était 37. Considérant que le chant, audible à 1 km, est entendu en période de nidification, le résultat doit correspondre le niveau de la population nichante exigé. Alors, la biodiversité de Nuuksio, estimée sur la base des populations nichantes des espèces-clés de Nuuksio, a resté constante et ne semble pas menacée. Le statut de Nuuksio en tant que la région IBA n’est pas menacée, non plus. Naturellement, on recensait au même temps le nombre des autres espèces aussi, excepté ceux les plus abondants.

Engoulevent (Kehrääjä)
       
  
Pic cendré (Harmaapäätikka)











Mon secteur était une combinaison de deux complètement différents biotopes au coin nord-ouest de la région. L’un est une éspace élevée rocheuse couverte des forêts conifères et divisée par quelques dépressions de marais parallèles. Elle est bordée de l’autre côté par le lit profond du ruisseau Myllyjoki qui afflue au lac Poikkipuoliainen. Cet autre est une espace marécageuse, majoritairement infranchissable, dit Letku, formée au fond du lac Salmijärvi. Il était impossible de parcourir chacune de ces deux espaces pendant une matinée. C’est pourquoi le nombre de visites était nécessairement six au minimum.
L’espace collinaire de mon secteur, avec ses grands arbres dont plusieurs morts ou dépérissants, est évidemment l’habitat idéal du pic noir (palokärki). Je visitais le site pour la première fois au milieu de mars et déjà alors le tambourinage et les cris puissants d’un couple de pic noir dominaient le paysage sonore. La vallée de Myllyjoki offre pourtant une ambiance différente. Ses pentes attirent des troglodytes (peukaloinen). Au début d’avril, dans la bouche du ruisseau poussaient les bois-jolis (näsiä) de la taille de l’homme et en amont, au debut de mai, fleurissaient les dorines (linnunsilmä). 


Bois-joli (Näsiä)
Dorine (Linnunsilmä)

Au printemps le débit du ruisseau est suffisant pour former un obstacle aux mammifères. Alors la seule route d’une côté du ruisseau à l’autre est par l’ancien pont foréstier. Par hasard, j’étais sur place au début d’avril quand il était tombé une couche de la neige pendant la nuit. Sur ce carrefour il y avait les traces fraiches du lynx (ilves) et du blaireau (mäyrä) vers opposites directions et les traces du colvert (sinisorsa) vers la diréction perpendiculaire. Il n’etait pas possible de conclure lequel de ces piétons y était arrivé le premier, mais probablement ils n’étaient pas sur le pont au même temps.
Blaireau (Mäyrä) et Lynx (Ilves

Cette espace marécageuse est comme une couche flottante dont la cohésion est assurée par les racines de la dense végétation des buissons composés des boulots et des saules. Elle est appréciée par le pic épeichette (pikkutikka) et le pic cendré, mais aussi par les oiseaux comme le hipolaïs ictérine (kultarinta) et la rousserole effarvatte (rytikerttunen). 

Marécage (Letku)

Parce que j’habite au bord de la région recensée, il est normal que j’ai rapporté aussi des observations en dehors de mon secteur. Les espèces suivantes ne sont pas sans intéret de point de vue de la biodiversité de Nuuksio. Un couple du plongeon arctique (kuikka) a réapparu au lac Iso Parikas comme chaque année avant. La chouette hulotte (lehtopöllö) avait la nidification réussi dans mon nichoir et produisait quatre jeunes. 

Chouette hulotte (lehtopöllö)


Plongeon arctique (kuikka)



À la Saint-Jean nous avons fait, moi et ma femme, une promenade nocturne de trois heures depuis minuit à travers des forêts de Nuuksio en écoutant l’engoulevent. C’était une expérience passionnante et exaltante malgré le fait qu’on avait rien entendu. Aussi ce résultat-ci était bien rapporté.

Les photos d'oiseaux sont du site http://www.oiseaux.net

vendredi 25 mars 2016

J'aime l'araignée, moi aussi

L’araignée est un animal qui fait peur et fascine au même temps. Dans les textes de Victor Hugo l’araignée apparait souvent. Victor Hugo l’aime. Dans son poème ”J’aime l’araignée” il explique: J’aime l’araignée et j’aime l’ortie parce qu’on les hait.

Nous avons dans la maison assez régulièrement une espèce d’araignée bien sympa. Elle se trouve sur la mur ou le sol, assez souvent dans la salle de bain et quelque fois sur les feuilles des plantes. Elle est entièrement verte et assez large. C’est justement pourquoi cette espèce attire immédiatement d'attention et fait plusieurs prendre peur. En raison de sa couleur et sa taille on est tenté de penser qu’elle est poisonneuse et veut nous mordre. Mais cette espèce comme les araignées en général n'est pas agressive. La plupart des araignées sont incapables de nous transpercer la peau. 


Araignée verte (Micrommata virescens)

Araignée est en finnois hämähäkki. Le mot est composé de deux part: hämä qui vient du verbe hämätä signifiant tromper, et häkki qui est la cage. C’est un nom assez curieux parce qu’en effet il fait référence à la toile d’araignée et pas à l’araignée même. Mais c’est étymologiquement similaire au mot français qui vient du gréc arachne composant du verbe aro (je tisse) et du substantif achne (ce qui est fin et légere). 

Possiblement ce fait n’est pas tellement bien connu que la plupart des araignées qui tissent mangent la toile usée avant de la refaire. La soie est composée de protéines que l’araignée est capable d’assimiler complètement. Par ce recyclage l’araignée récupere une grande portion d’énergie consommée pour la production de la toile et pour l’emmaillottement de la proie. Avec les marqueurs radioactifs on a pu vérifier que parfois déjà après une demi heure la protéine consommée se trouve dans la toile nouvelle. L’araignée est le recycleur parfait.

dimanche 24 janvier 2016

Bluff honnête?

Commençons par ”information stratégique” associée aux interactions sociales des espèces humaines. D’après Pascal Boyer, chercheur des sciences cognitives, il s’agit d’un terme technique. Dire d’une information qu’elle est stratégique c’est qu’elle a été traité comme telle par les systèmes d’inférence impliqués dans les relations sociales d’un individu. La distinction entre stratégique et non stratégique dépend d’une situation particulière et de sa représentation. Si l’information est stratégique est dans l’oeil de l’observateur, mais n’implique pas que l’information en question soit nécessairement importante ou vitale.

De bons candidats pour l’information stratégique sont les commérages. Généralisant un peu, les gens sont avides d’information sur le statut social, les ressources et la sexualité des autres, mais au même temps méprisent sa divulgation. Ils veulent se présenter comme des personnes qui ne répandent pas des commérages, et au même temps ils redoutent de voir divulguée une telle information à leur sujet. Nous sommes ambivalents - et ainsi vulnérables.

Romancière Delphine de Vigan avait vécu une période dure après sa victoire du prix de Goncourt il y a quatre ans. ”Ce n’est jamais facile de se remettre d’un échec, encore moins d’un succès.” Y aurait-il une possibilité d’une rentrée littéraire? Évidemment, mais ça exigera de travail persévérant et de quelque chose d’ingénieux qui nourrira aussi bien la motivation à travailler que la promesse d’un nouveau succès. Elle, maintenant écrivain à plein temps, saisissait le point fragile de l’être humain, l’importance fondamentale pour sa survie de l’information stratégique. Delphine de Vigan choisissait le role de colporteur des commérages.

Mais le commérage perd beaucoup de son attrait, nous rappelle Pascal Boyer, lorsqu’il s’éloigne de son sujet. Qui soit le sujet le plus proche de tout lecteur du roman suivant? L’ecrivain même! Le protagoniste du nouveau roman titré ”D’après une histoire vraie” s’appelle Délphine, comme elle. Elle est écrivain, comme elle. Elle a connu avec son dernier roman un succès qui faisait sensation, comme elle. Quelle excellente plat-forme pour inventer et semer des commérages sur la personne, dont le lecteur ne sait pas si elle soit fictive ou réelle. L’ecrivain retien la liberté illimitée de révéler des détails intimes sur le sujet sans devenir inculpé de l’insulte, et de forcer le lecteur à se questionner continuellement sur ce qui soit vrai dans cette histoire - et de nourrir son côté voyeur.

Comment a fonctionné ce truc? Il semble que le public soit divisée en deux. On peut lire des réactions où les lecteurs se sont trouvés bluffés, même humiliés. D’autre part, on a vu ce roman comme une invitation sincère à reflechir sur la proportion du vrai et du faux dans tout information, ce qui nous emmène à la question de transparence. Et remarquons que l’année dernière ce livre-ci a apporté à Delphine de Vigan le prix Renaudot.

Aujourd’hui, on exige de la ”transparence” partout. Mais la notion de transparence souffre de la même maladie que celle de multiculturalisme: elle est omniprésente. Bien sûr, chaque individu a le droit à la certitude que les autres ne lui mentent pas. Mais distinguer la vérité de l’information mensongère n'est pas toujours facile. Dans certains domaines le secret est nécessaire comme le secret médical ou celui de l’intimité. Ainsi la transparence absolue n’est qu’un fantasme de toute-puissance. C’est pourquoi on a commencé à parler du mythe de transparence.   

Ce mythe a donné naissance aux phénomènes qui suscitent la distortion d’information, qui opacifie l’information plutôt que l’éclaire. La quantité de l’information complémentaire surpasse sa qualité. L’incertitude de l’individu sur ce qui soit vrai et ce qui soit faux augmente. Sa capacité de distinguer l’information rationnelle du bluff et de voir le lien d’une fragment d’information au total deviennent de plus en plus menacées. On rencontre de tels phénomènes à la télé, au cinéma, à la littérature, etc. et la fascination des producteurs autant que du public pour le fait divers est apparente partout.

Est-il ”D’après une histoire vraie” un bluff transparente et honnête ou simplement une histoire des commérages inventées par l'écrivain sur soi-même? Ou quelque-chose d'autre?